« Avec la Révolution de 1789 commence la France nouvelle.

Les institutions, les lois et les mœurs changent jusqu’à un certain point.

L’état démographique se modifie aussi ; car, dans tout temps et dans tout pays, il subit l’influence du « milieu physique », lequel a très peu varié à travers les âges historiques, et celle du « milieu social », c’est-à-dire des conditions de la vie économique lesquelles n’ont plus été les mêmes au XIXème siècle que dans les siècles passés.

Il n’y a pourtant pas d’abîme entre le passé et le présent.

La chaîne des générations n’est pas rompue par un évènement politique, quelque important qu’il soit.

Les contemporains de cet évènement avaient vécu sous les deux régimes et ils ont transmis à leurs enfants, avec leur sang, quelque chose de leurs idées et de leur manière de vivre.

Les Français de nos jours sont bien les descendants des Français de l’ancien régime ; ils en ont les qualités et les défauts : l’histoire l’atteste. »

Ainsi s’exprimait Pierre Emile LEVASSEUR (1828-1911) dans les pages de son livre « La population française », paru en 1889.

***

En France, le premier véritable dénombrement date de 1801 (An VIII).

La même année, l’Angleterre procédait également à son premier dénombrement, imitant ainsi les Etats scandinaves (1750 et 1759) et les Etats-Unis d’Amérique (1790).

Les premiers essais de dénombrement datent de la Révolution Française mais ceux-ci ne furent pas très précis, ni complets.

Pendant le Premier Empire, deux recensements ont été exécutés : l’un en 1801 (An VIII) et l’autre en 1806.

En 1811, le dénombrement résultait d’une simple estimation des préfets et n’apportera que peu d’éléments statistiques.

A la Restauration, sous Louis XVIII, le dénombrement de 1816 résulte d’un calcul effectué à partir des données de 1806.

Le 26 juin 1820, un véritable recensement est ordonné, il sera entrepris à partir du 1er août.

Sous Charles X, en 1826, un nouvel état ajusté sera publié mais ce n’est pas un dénombrement réel.

C’est sous le règne de Louis-Philippe que les recensements devinrent quinquennaux, 1831, 1836, 1841 et 1846, et à chaque fois on a tenté d’en améliorer le cadre.

Sous le règne du prince Napoléon, quatre recensements ont été effectués.

S’appuyant sur le recensement général et méthodique fait en Belgique en 1846, on organisa en 1851, le recensement de la population française avec, pour la première fois, des renseignements relatifs à l’âge, la nationalité, la profession, le culte et les infirmités.

Suite à de nombreuses réclamations, on supprima dans celui de 1856, toutes les questions relatives à la nationalité et à la religion.

Le recensement de 1866 sera l’un des plus riches en renseignements ; il a été couplé à une statistique sur les animaux domestiques.

Cette expérience ne sera pas renouvelée.

Les enquêtes agricoles seront désormais exécutées à part.

***

Sous la Troisième République, on reprit, après la débâcle militaire de 1870-71, les recensements à intervalle quinquennal :

1872, 1876, 1881, 1886, 1891, 1896, 1901, 1906 & 1911.

Je vous propose un voyage dans le passé de votre commune de près de deux siècles.

Afin de percevoir l’évolution démographique de votre commune ainsi que son évolution sociologique, je procèderai à la publication des recensements de 1820, 1841, 1861, 1881, 1901 & 1911.

La loi sur la protection des données des individus (100 ans) m’interdit pour l’instant de publier celui de 1921.

Bon voyage et bonne lecture.